1 INTRODUCTION
aïkido, (littéralement, « voie de l’union
des énergies ») art martial japonais créé par Ueshiba
Morihei dans le premier tiers du XXe siècle.
2 UESHIBA MORIHEI ET L’HISTOIRE DE L’AÏKIDO
Né en 1883 dans une famille de petits guerriers du
département de Wakayama, premier fils très attendu, mais jeune
homme chétif et de nature inquiète, Ueshiba Morihei est, très
tôt, orienté vers les exercices physiques. Il se passionne, dans
un premier temps, pour l’étude des anciennes techniques de jujitsu
de l’école Tenshin Shinyo, puis pour celles de l’école
Yagyu Shingen pendant la guerre russo-japonaise, au cours de laquelle il fait
montre d’une belle vaillance.
Il part sur l’île d’Hokkaido, pour y mener une difficile
aventure en compagnie de quelques colons ; il y rencontre Takeda Sogaku, maître
exceptionnel de l’école de sabre Daito, dont il devient le disciple
zélé. En 1919, apprenant que son père est mourant, il
rentre précipitamment vers son village natal, et rencontre en chemin
Deguchi Onisaburo, maître d’Omoto-kyo, secte animiste et mystique
; son message parvient à apaiser quelque peu le malaise existentiel
qui n’a cessé d’habiter le jeune homme. Dès lors,
Ueshiba n’enseigne plus son art que comme une tentative de synthèse
entre une méthode de défense et une réflexion d’ordre
spirituel, aspirant à la communion avec la nature ainsi qu’à
l’amour universel.
Ueshiba s’installe à Tokyo en 1927, où il fonde un dojo
(ou « école ») et rencontre Kano Jigoro, le fondateur du
judo, qui lui apporte aussitôt son soutien. Les années trente
et quarante sont, cependant, difficiles : refusant d’assumer le rôle
que certains militaires de ses amis aimeraient lui voir jouer, Ueshiba se
réfugie dans une ferme qu’il possède au nord de Tokyo,
consacrant, dès lors, son existence à cultiver la terre et à
enseigner son art aux quelques élèves qu’il a conservés.
Son aïkido évolue alors vers une dimension plus philosophique
et plus épurée encore, une « forme sans forme »,
un art de défense dont l’aboutissement ultime n’est plus
la victoire sur l’adversaire, mais la victoire sur soi-même, sur
l’idée même d’affrontement et sur l’instinct
guerrier de l’Homme.
Après la guerre, c’est Ueshiba Kisshomaru, le fils de Morihei,
qui donne une nouvelle orientation à l’aïkido japonais :
il lui imprime une dimension plus sportive en favorisant son enseignement
dans les écoles et les universités. Aujourd’hui, la famille
Ueshiba continue d’œuvrer pour le développement de l’aïkido
au Japon et dans le monde. En France, l’aïkido se répand
dès l’arrivée de Mochizuki Minoru en 1951, puis d’Abe
Tadashi en 1953, tous deux élèves de Morihei Ueshiba. Cette
pratique séduit tout d’abord les adeptes du judo, puis, rapidement,
un plus large public.
3 Eléments de pratiques
L’aïkido se pratique entre deux partenaires qui
portent un kimono blanc semblable à celui des judokas ; les aïkidokas
les plus avancés portent, quant à eux, le hakama, une sorte
de large pantalon-jupe noir ou bleu foncé qui permet de cacher les
mouvements des pieds.
Puisque l’aïkido se définit comme un art de défense
non violent dont l’idéal est l’absence d’affrontement
ou d’opposition, il n’existe pas de forme de compétition
ou de combat libre : le modèle d’entraînement est celui
de l’exercice formel, effectué alternativement par les deux partenaires
; le rôle de celui qui met en pratique la technique le tori et de celui
qui la subit le uke est donc toujours prédéterminé.
Les techniques d’aïkido consistent à déstabiliser,
à projeter ou à contrôler le partenaire (à l’aide
d’une clé portée à l’épaule, au coude
ou au poignet) en utilisant la force de son attaque, tout en se plaçant
soi-même au centre du cercle imaginaire créé par l’ensemble
du mouvement. Pour la riposte, le tori dispose de deux techniques, la projection
ou le contrôle, utilisées en fonction de trois facteurs : sa
position et celle du uke (debout ou à genoux) ; l’attaque portée
par le uke (une vingtaine de possibilités environ, selon qu’il
attaque à mains nues ou armé) ; et le nombre d’adversaires.
L’aïkido compte cinq principes de contrôle fondamentaux ikkyo,
nikyo, sankyo, yonkyo et gokyo et une dizaine de techniques de projection
parmi lesquelles irimi-nage, shiho-nage, kaiten-nage, koshi-nage, kokyu-nage,
tenchi-nage ou encore kote-gaeshi. Au total, attaques et ripostes combinées
forment un répertoire de plus de sept cents techniques.
Les techniques d’aïkido étant intimement liées à
celles des écoles de jujitsu dont elles sont issues notamment les écoles
de sabre , la pratique avec armes est essentielle, et toujours complémentaire
du travail à mains nues. Les pratiquants utilisent le sabre de bois
(bokken), ainsi que des bâtons de différentes longueurs (jo,
bo).
Encyclopédie Microsoft ® Encarta
® 2002. © 1993-2001 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.